Nos conversations en français

Lors d'une réunion avec les parents des enfants parrainés à laquelle nous avons assisté, les femmes ont demandé s'il serait possible d'avoir des cours de français. Nous leur avons répondues que nous n'étions pas professeurs mais si elles le souhaitaient, nous pouvions organiser des séances de conversations en français. Le créneau qui leur convenait le mieux était le dimanche à 15h. La première fut un véritable succès avec 25 présences. L'échange était très riche, nous nous sommes tous présentés, puis les conversations se sont faites spontanément. La semaine d'après, nous étions au dispensaire à l'heure prévue mais cette fois seulement 3 personnes sont venues. L'heure de discussion leur a à priori plus. La troisième semaine, une seule personne est venue !

Nous étions un peu surpris et déçus, car ce que nous avons proposé répondait à une demande de leur part et seulement 1 semaine a suffit pour les décourager. Bien sûr nous devons nous remettre en question, mais apparemment ce n'est pas la première fois que quelque chose de la sorte est organisé et que les gens volontaires au départ n'assistent pas aux séances.

Un des plus gros problème auquel nous sommes confronté c'est de faire durée les choses dans le temps.  Les malgaches ne se projettent presque pas dans le futur, ils vivent beaucoup au jour le jour. De plus, ils manquent beaucoup de prise d'initiative. Si nous ne sommes pas derrière pour leur demander ou proposer de faire quelque chose, il ne penseront pas à le faire; alors qu'il le font volontiers une fois que l'idée leur a été soumise. C'est pourquoi nous sommes conscient qu'une fois que nous serons partis, il faudra attendre l'arrivée de nouveau missionnaire pour faire avancer le centre.

Lors de notre dernière séance, nous profitons pour demander à l'unique participante ce qu'elle sait de la France et comment se représente-t-elle la France ? Ses réponses sont franches mais pas sans surprises :"J'imagine qu'en France, il y a des TGVs, il y a beaucoup d'usines et surtout, il n'y a pas de pauvres, tout le monde est riche." nous avoue-t-elle. Cette réponse nous permet de mieux comprendre pourquoi tout le monde nous sollicite par des "vazaha, donne moi l'argent!!" un peu choquant, surtout quand c'est prononcé par un enfant de moins de 10 ans. Nous ne pouvons pas leurs en vouloir de nous solliciter, la misère est telle qu'ils n'ont parfois pas d'autres solutions que de mendier. De plus nous avons plus d'argents que de nombreux malgaches. Une classe moyenne française vie comme une personne riche à Madagascar. Nous lui expliquons qu'il y a des gens pauvres aussi en France ainsi que des Hommes qui dorment dehors. Elle est à son tour surprise de nos réponses. C'est intéressant de savoir ce que pense les gens sur notre pays. Au même titre que nous étions incapables d'imaginer réellement Madagascar avant de venir, ils ne peuvent pas s'imaginer comment est la vie chez nous.

Comments

[marius1]

Un régal ce petit article.

[Marie-Christine]

Bonjour à vous 2,



Oui, je suis bien consciente de ces problèmes mais soyons patients, au fur et à mesure du temps, certains vont p-ê comprendre et vouloir s'investir plus. Ce qui serait génial, c'est que nous trouvions régulièrement des européens qui souhaitent partir afin qu'il y ait un peu de suivi MAIS......Soyons patients et croyons en l'avenir. Biz à vs 2 et félicitations pour tt bizzzzzz de votre maman de coeur comme dit Beby